Quel rapport entre salaire minimum et revenu de base ?
Par Bernard Kundig, le ven, 2014-04-18 21:48.
Quel rapport entre salaire minimum légal et revenu de base inconditionnel ?
A priori, aucun.
Dans le cas du salaire minimum, il s’agit d’intervenir dans les rapports économiques selon une logique qui reste identique à elle-même depuis des lustres : il faut corriger les défauts du système. En d’autres termes, on reste dans notre bon vieux modèle de protection sociale, focalisé sur la croissance économique et l’emploi.
Au contraire, dans le cas du revenu de base, il s’agit, en donnant à la population les moyens de s’en passer, de transformer le caractère de l’emploi rémunéré et, à partir de là, de changer l’ensemble des rapports économiques.
Le salaire minimum, c’est de la politique sociale — le revenu de base, de la politique sociétale. Le salaire minimum, c’est plus d’Etat — le revenu de base, c‘est moins d’Etat. Etc., etc. On a déjà écrit suffisamment sur le sujet.
Cela dit, le choix d’une transformation radicale de la société n’implique pas le refus de toute amélioration du statu quo.
Simplement, il faut savoir qu’en entrant en matière sur des réformes du type salaire minimum, on accepte de se payer toutes les contradictions de notre bon vieux « dialogue social » — en premier lieu et avant tout, le chantage à l’emploi : Oui, nous dit-on, instaurons un salaire minimum de 4'000 francs de Genève jusqu’au dernier village de la haute Engadine, aussi contraignant pour Novartis que pour mon coiffeur au coin de la rue, et nous verrons bien le nombre d’emplois qui passeront à la trappe !
Donc : Ou bien nous sommes pour la justice sociale et nous n’acceptons pas ce type d’arguments — ou alors nous sommes pour l’emploi (le travail, c’est la santé...), et la flexibilité (le logement n’est pas aussi cher dans tout le pays) et nous préférons des emplois mal payés à pas d’emploi du tout. Cruel dilemme s’il en est...
Voilà néanmoins l’épineuse question dans le genre de celles que nous devrons trancher tant que nous n’aurons pas de revenu de base — parce que après, je me demande qui ira travailler dans une boîte de nettoyage pour moins de 1'500 francs par mois... (4'000 — 2'500 = 1'500)
Moralité : Concernant le salaire minimum, les partisans d’un revenu de base inconditionnel devraient voter selon leur conviction personnelle, car en dépit des apparences, il n’y a pas de lien entre les deux initiatives.
Commentaire :
Quel rapport entre salaire minimum et revenu de base ?
Quel rapport entre salaire minimum légal et revenu de base inconditionnel ?
A priori, aucun.
Dans le cas du salaire minimum, il s’agit d’intervenir dans les rapports économiques selon une logique qui reste identique à elle-même depuis des lustres : il faut corriger les défauts du système. En d’autres termes, on reste dans notre bon vieux modèle de protection sociale, focalisé sur la croissance économique et l’emploi.
Au contraire, dans le cas du revenu de base, il s’agit, en donnant à la population les moyens de s’en passer, de transformer le caractère de l’emploi rémunéré et, à partir de là, de changer l’ensemble des rapports économiques.
Le salaire minimum, c’est de la politique sociale — le revenu de base, de la politique sociétale. Le salaire minimum, c’est plus d’Etat — le revenu de base, c‘est moins d’Etat. Etc., etc. On a déjà écrit suffisamment sur le sujet.
Cela dit, le choix d’une transformation radicale de la société n’implique pas le refus de toute amélioration du statu quo.
Simplement, il faut savoir qu’en entrant en matière sur des réformes du type salaire minimum, on accepte de se payer toutes les contradictions de notre bon vieux « dialogue social » — en premier lieu et avant tout, le chantage à l’emploi : Oui, nous dit-on, instaurons un salaire minimum de 4'000 francs de Genève jusqu’au dernier village de la haute Engadine, aussi contraignant pour Novartis que pour mon coiffeur au coin de la rue, et nous verrons bien le nombre d’emplois qui passeront à la trappe !
Donc : Ou bien nous sommes pour la justice sociale et nous n’acceptons pas ce type d’arguments — ou alors nous sommes pour l’emploi (le travail, c’est la santé...), et la flexibilité (le logement n’est pas aussi cher dans tout le pays) et nous préférons des emplois mal payés à pas d’emploi du tout. Cruel dilemme s’il en est...
Voilà néanmoins l’épineuse question dans le genre de celles que nous devrons trancher tant que nous n’aurons pas de revenu de base — parce que après, je me demande qui ira travailler dans une boîte de nettoyage pour moins de 1'500 francs par mois... (4'000 — 2'500 = 1'500)
Moralité : Concernant le salaire minimum, les partisans d’un revenu de base inconditionnel devraient voter selon leur conviction personnelle, car en dépit des apparences, il n’y a pas de lien entre les deux initiatives.