NEWSFLASH BIEN N°56 – mars 2009
Les derniers rebondissements concernant le débat sur le revenu de base en Namibie:
Depuis quelques mois l’Unité de recherche en politiques économiques de Namibie (Namibian Economic Policy Research Unit, NEPRU) est au centre du débat sur le revenu de base en Namibie (voir éditions précédentes du Newsflash). Un rapport de la NEPRU a exprimé de vives critiques à l’encontre du projet-pilote mené par la coalition Basic Income Grant (BIG, revenu de base).
La coalition a répliqué en critiquant les sources fournie par la NEPRU et a ainsi contraint la NEPRU à retirer ses conclusions sur la pauvreté et le crime parce que non prouvées et insuffisamment étayées par la recherche. Par la suite l’un de ceux qui ont le plus critiqué le projet, l’économiste Rigmar Osterkamp, a quitté son poste à la NEPRU.
En plus les déclarations de la NEPRU ont été vivement critiquées par le Dr. Henning Melber, qui lui-même était le Directeur de la NEPRU de 1992 à 2000 et qui est actuellement Directeur exécutif de la Dag Hammarskjöld Foundation à Uppsala (Suède). Son article « Power, Privileges and Poverty: BIG, Moral Economy and Solidarity » (Pouvoir, privilèges et pauvreté: BIG, économie morale et solidarité) était publié dans The Namibian du 8 janvier 2009.
Entretemps le revenu de base reste à la une en Namibie. L’évêque Dr. Zephania Kameeta et Claudia Haarmann étaient invitées, avec le Dr Peter Katjavivi (Directeur général de la Commission nationale du Plan de Namibie), à présenter sur le projet-pilote du revenu de base lors d’un symposium international à Wuppertal (DE) le 6 mars 2009. Les deux principaux quotidiens namibiens ont publiés des comptes-rendus sur le symposium.
Selon The Namibian du 13 mars 2009, Katjavivi a dit que les programmes de revenu de base « établissent un nouveau type de partneriat fort, et peuvent jouer un rôle important de par leur approche et direction systématiques et contructives ». Les programmes BIG peuvent « mobiliser les ressources locales, les savoir-faire techniques et les marchés pour la croissance et le développement économiques » et l’approche BIS favorise les pauvres, l’agriculture et le rural.
Au même symposium, le Dr. Zephania Kameeta, évêque de l’Eglise évagélique luthérienne et par ailleurs Vice-présidente de la Fédération luthérienne mondiale, a comparé le revenu de base à l’histoire dans la Bible où Jésus donne à manger à une foule de 5'000: « Jésus n’a pas subordonné le don d’aliments à 5'000 personnes à une condition ou qualification à remplir par ces personnes, a-t-elle dit. Son aide et son amour étaient inconditionnels, et le sont toujours. Un tel revenu de base libère les gens et leur permet de prendre l’initiative et d’assumer des responsabilités. »
Enfin, selon The Namibian du 18 mars 2009, Anna Beukes, qui est Directrice exécutive à la Namibia NGO Forum (Nangof, forum namibien d’ONG), développe l’argument que l’état ne peut s’attendre à ce que ses objectifs de développement soient atteints, ni à une pleine participation de la population vers ces objectifs, sans d’abord s’occuper des besoins fondamentaux de cette population. Ces besoins peuvent, selon elle, être traités par la concrétisation d’un revenu de base.
Site Internet du journal The Namibian: http://www.namibian.com.na/
L’intervention de Mme Kameeta http://www.eni.ch/featured/article.php?id=2807
Traduction française pour BIEN - Suisse: Gabriel Barta
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