Il y a moins de deux siècles le travail salarié n’était pas fréquent ; la population vivait alors majoritairement dans des communautés villageoises où chacun produisait la plupart de ses biens de consommation et l’argent n'était pas une préoccupation journalière
Et puis, dès le XIXe siècle «l'emploi» se généralisa, parallèlement à l’exode rural ; aujourd’hui, la majorité des travailleurs sont des citadins ou des banlieusards salariés qui doivent tout acheter.
Et un fléau s’est abattu sur les pays d’Europe : le chômage.
Ces anciennes et riches nations sont maintenant concurrencées par les pays dits émergents, qui offrent déjà tous les produits manufacturés que désirent acquérir les habitants de la planète. Ce constat est irréversible : la croissance est une illusion, notamment dans les pays riches où produire coûte cher ! Un emploi ne pourra désormais plus être assuré à tous les travailleurs.
En conséquence, il est urgent de réfléchir à un monde où des gens pourront vivre dignement, sans emploi - mais pas sans occupations - même s’ils ne gagnent pas leur vie. Utopique ?
D’autres l’ont proposé : par exemple Gandhi en Inde, ou Yehudi Menuhin, grand violoniste mais aussi humaniste engagé, avec un projet assurant les «droits humains élémentaires» :
« … J’ai réfléchi à un autre système économique basé sur l’interaction des éléments protection et compétition. Chaque citoyen recevrait une sorte de carte de crédit avec laquelle il obtiendrait gratuitement les denrées de base, un logement, une formation, des livres, une bicyclette (…) Les gens bénéficiant d'un salaire ne disposeraient pas d'une rétribution immuable ; elle dépendrait des bonnes ou mauvaises performances de l'année, adaptée au bien-être national ».
Michel Favre
Dans son livre "La fin du travail", Jeremy Rifkin estime que, "d'ici tente ans, deux pour-cent de la main d'oeuvre mondiale suffiront à fabriquer les produits manufacturés nécessaires à la demande totale" !