Arrivés au pouvoir en avril dernier en Finlande, le Premier ministre Juha Sipilä et sa coalition de centre droit finlandaise ont annoncé, début juillet, vouloir tenter l’expérience du revenu de base inconditionnel. Au dernier conseil municipal d’Utrecht en Hollande, la Gauche verte et le parti social-libéral sont tombés d’accord : la ville va lancer, au premier trimestre 2016, une expérimentation de RBI. Le 6 juillet 2015, le Conseil Régional d’Aquitaine en France a voté à l’unanimité des votants une motion présentée par le groupe des Verts, visant à expérimenter sur le territoire une adaptation de son Revenu de solidarité active (RSA) en direction d'un RBI.
En Finlande, tous les citoyens, quel que soit leur âge ou leur situation sociale, auraient le droit à un revenu de base garanti. Ce revenu universel, versé sans contrepartie, serait suffisant pour vivre modestement. Les citoyens qui souhaitent avoir un niveau de vie plus élevé pourront bien sûr compléter ce revenu de base en étant salariés, artisans ou entrepreneurs. Ce salaire universel remplacera toutes les aides sociales existantes, y compris les retraites de base. La Finlande a un PIB par habitant supérieur à l’Allemagne et à la France. Mais ce revenu de base est aussi rendu possible par une réduction sensible du nombre de fonctionnaires en charge de ses programmes sociaux.
En Hollande, la ville d'Utrecht lancera début 2016 une étude qui devrait durer deux ans. Les participants seront divisés en cinq groupes : le premier continuera à percevoir ses allocations habituelles (de 900 à 1 300 euros par mois) mais sans aucune règle ni contrepartie, selon les principes du Revenu de base inconditionnel. Les participants à ce groupe conserveront cet argent quoiqu'il se passe, même s'ils obtiennent d'autres revenus ou un nouvel emploi. Le but est d’évaluer si les participants sont volontaires ou non pour trouver du travail, ou une occupation, quelle qu’elle soit, quand ils ont la garantie de recevoir de l’argent tous les mois. Un deuxième groupe dit de «contrôle» restera avec les mêmes règles qu’aujourd’hui. Un troisième gardera les contraintes en vigueur, moins l’obligation de recherche active d’emploi. Idem pour les quatrième et cinquième groupes, excepté que les membres du quatrième pourront faire du bénévolat deux jours par semaine et toucheront alors 150 euros de bonus et ceux du cinquième les recevront d’office, mais les perdront s’ils n’effectuent pas ces travaux bénévoles.
En Aquitaine, compte tenu de la difficulté de mettre en place un vrai revenu de base à l’échelle d’une région, il s’agirait d’expérimenter le versement automatique et inconditionnel du RSA (Revenu de Solidarité Active) à tous ceux qui y ont actuellement droit. « Les règles de calcul du RSA ne changeraient pas. Par contre, les ayants droit n’auraient plus aucune démarche à effectuer pour le percevoir ni pour prouver leur recherche d’emploi. Tous ceux qui ont aujourd’hui droit au RSA le recevraient d'office, sans avoir à le demander (deux tiers des personnes éligibles y renoncent pas méconnaissance, honte ou crainte des tracasseries administratives).